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On a testé pour vous : The Dead Weather

Jack White + VV des Kills + la moitié des Raconteurs + un membre des Queens Of The Stone Age = The Dead Weather et un album qui fera du bruit. On l’a goûté pour vous, en avant-première, et on vous raconte tout ici-même.

Une simple question d’arithmétique : quel est le résultat de l’addition des deux moitiés de deux duos, plus deux quarts d’un quartet, plus le cinquième d’un quintet, sachant que la première moitié d’un des duos est aussi l’un des quarts du quartet. Ou posons-là autrement : la moitié des White Stripes + la moitié des Kills + la moitié des Raconteurs + un membre des Queens Of The Stone Age = ?. Simplifions l’opération : Jack White à la batterie + VV au chant + Jack Lawrence à la basse + Dean Fertita à la guitare, ça fait quoi ? Ca fait Dead Weather, et ça fait beaucoup de bruit. Horehound, le premier album du super groupe dont vous connaissez maintenant le line-up, sortira le 13 juillet, pile pour le feu d’artifice. Dont il couvrira les explosions sans peine. Et pour le bal, ce sera celui des vampires.

Dead Weather est un groupe qui joue sans temps mort (jeu de mot foireux © Les Inrockuptibles). Le disque a été enregistré en trois semaines et produit par Jack White, dans le studio qu’il a récemment monté à Nashville. Dans le Tennesse, où il réside depuis quelques années, Jack White a sans doute découvert la sympathique coutume locale du barbecue. Peut-être bien qu’il avait même installé un barbecue dans le studio d’enregistrement. Parce que l’album de Dead Weather sonne comme ça, comme un carré de côtes de porc cuit à point : braisé, les graisses brûlées, brûlant, servi nappé d’une savoureuse sauce au goudron. La recette est simple, c’est celle que préfèrent les White Stripes, les Kills et même Queens Of The Stone Age : le bon vieux diable du blues, saisi à vif et torturé sur la grille de l’after-punk. A l’écoute de Horehound, on pense souvent à une version métallisée de Birthday Party, parfois à du krautrock converti à l’énergie atomique.

Assez fidèle à la somme de ses parties, intimes et poilues, Dead Weather sonne comme un vrai groupe, sensuel, instinctif, où chaque musicien joue au chat noir et la chauve-souris avec les autres. Il n’y a pas de blond(e) dans Dead Weather, et cette musique est brune, sombre, malsaine et jouisseuse, tentée par le monde des ténèbres. Toutes les chansons (sauf la dernière) bastonnent dur, suent, saignent et dansent au milieu des flammes dans la forge de Lucifer. Vos voisins vont adorer. Surtout si c’est la famille Addams. La dernière chanson, qui semble ouvrir la porte d’un autre univers, comme c’est souvent le cas dans les disques enregistrés par Jack White, s’appelle Will There Be Enough Water. Ce titre est beau comme une pensée profonde de Bono. Mais en fait, c’est encore mieux que ça : un blues du bayou à sec, un morceau low-fi semi-acoustique qui rappelle une démo des Stones en pleine descente, où l’époque où Jack White dérivait en noir et blanc dans le Dead Man de Jim Jarmusch. Oui, ok, ce n’était pas Jack White, mais il aurait pu.

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