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Sonic Youth a le secret de la jeunesse éternelle

Rock. Seize albums, 28 ans d’existence, une foule de projets parallèles, une curiosité intacte et une influence incontestée. Comment font-ils ?

Ce n’est pas qu’on ne voulait plus d’eux. La présence de Sonic Youth au sein de la major Geffen avait permis d’attirer Nirvana. Et elle donne une certaine aura. Mais le groupe sentait bien que le soutien n’était pas assez franc. Sonic Youth est une influence majeure pour des milliers de musiciens, a des fans hyper-fidèles. Mais il ne sera jamais consensuel.

Alors, les New-Yorkais sont retournés sur un indépendant, Matador, label qui avait révélé le groupe de leur nouvelle recrue, Mark Ibold, ex-bassiste de Pavement.

Enregistré dans leur studio Echo Canyon West, dans le New Jersey (leur studio new-yorkais avait été sérieusement abîmé un certain 11 septembre), The Eternal ne surprendra pas les fidèles. Confirmant un grand retour en forme depuis deux albums, il montre Sonic Youth à son meilleur : à la fois direct et intrigant, rock et expérimental, rageur et poétique, distordant les mélodies et rendant le bruit intelligible. Une mélodie pour accrocher l’esprit et de savants changements de tension pour le faire dériver.

L’album est l’un des plus « frontaux » de leur longue carrière. Pour la première fois, Kim Gordon, Thurston Moore et Lee Ranaldo chantent ensemble sur un titre, Anti-Orgasm, qui réussit à mixer un beat presque dansant et d’invraisemblables montées en vrille de guitares. Sacred Trickster, punk-noise de deux minutes ouvre un album qui se clôture par un envoûtant Massage the History de 9 minutes, titre semi-improvisé.

Pas de paradoxe. L’histoire de Sonic Youth prouve que le punk (son esprit originel au moins) a été un puissant carburant pour tous les autres arts. La remarquable exposition Sensational Fix retraçait ces liens innombrables. Bonne nouvelle, le catalogue, génial bloc de 720 pages agrémenté de deux 45 tours inédits, vient lui aussi de sortir.

Philippe RICHARD.

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