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Placebo soigne son spleen

Placebo revient avec Battle for the Sun, un sixième album aux sonorités plus optimistes que les précédents.

On croyait tout connaître de ce groupe surgi de Londres au beau milieu des années 1990, puis découvert en première partie de la tournée Outside de David Bowie. Trio cosmopolite emmené par l’androgyne et charismatique Brian Molko, Placebo décrocha très rapidement un énorme succès, notamment en France, avec une formule placée sous le signe du spleen et de l’angoisse existentielle, zébrée de guitares barbelées. Quinze ans après leurs débuts, force est de constater que Placebo a été capable de se réinventer sans se renier, avec un sixième album tout juste paru, Battle for the Sun (chez Pias).

Le titre en lui-même reflète la nouvelle direction empruntée par les musiciens : celle qui mène vers plus de lumière. Après les sonorités étouffantes de leur disque précédent, Brian Molko reconnaît lui-même le besoin de changer de cap. « Meds était un album qui n’offrait pas beaucoup d’espoir, explique-t-il. Nous avions envie de quelque chose de plus optimiste. »

Sans pour autant résonner comme un hymne à la joie permanente, cette nouvelle collection de chansons reflète les changements profonds traversés par le groupe, qui menaçait de sombrer dans l’autoparodie, voire de sombrer purement et simplement, s’il avait maintenu un cap inchangé. « Nous sommes incapables d’écrire des chansons qui ne trahissent pas notre état d’esprit », dit Brian Molko, comme pour excuser la sincérité de ses nouvelles compositions.

C’est à Paris que l’écriture du disque a été entamée, dans un rare moment de répit offert par une pause entre deux tournées du groupe. « J’avais loué une péniche sur la Seine en venant à Paris avec ma guitare. Je n’avais jamais aussi bien dormi. Dès que je me sens bien dans un endroit, j’écris », affirme le chanteur.

À 36 ans, Molko n’a jamais paru aussi serein. Fini, le temps des soirées alcoolisées et la tentation de la jet-set. Le bonhomme, désormais père, a adopté un style de vie plus feutré. « Je suis un être très réservé qui mène une existence assez calme. En revanche, j’ai besoin de la scène pour gueuler, ce qui m’épargne d’avoir à le faire dans la vie. »

Si les déflagrations électriques continuent de se tailler la part du lion dans le répertoire de Placebo, les chansons du nouvel album laissent la place à des arrangements acoustiques, entre cuivres et cordes. Cette rupture en douceur laisse entrevoir un avenir radieux à une formation qui fut au bord de l’implosion plus d’une fois.

« C’est un nouveau départ pour le groupe. Quinze ans après nos débuts, quel luxe d’avoir cette possibilité de recommencer. Je me sens béni ! », s’exclame le chanteur.

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