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Les Foals sautent l’obstacle du deuxième album

Rock. Le quintet britannique à la pop dansante et aux savantes guitares afro-européennesassouplit ses propres règles et se libère.

Question un : Citez un groupe d’Oxford dont l’ambition est d’élever la pop au rang d’art majeur... Et qui ne soit pas Radiohead. Question deux : Citez une formation pop à guitares et rythmes dansants menée par un chanteur aux origines grecques... Et qui ne soit pas Franz Ferdinand.

Dans les deux cas, la bonne réponse est Foals (les poulains en français), très remarqués pour un premier album qu’ils renient un peu trop fort.

Le groupe mené par Yannis Philippakis ne devrait pas être aussi dur avec Antidotes. L’album contenait tout ce qui fait l’essence des Foals. Les guitares en staccato d’une précision mathématique, mi africaines mi européennes. La voix de Yannis, avec ses réminiscences Cure bien ingérées. Les beats complexes mais entraînants. Un sens de la construction pop affûté.

Mais Foals n’aimait pas que le producteur américain David Sitek ait trop insisté sur l’option afrobeat (notamment en invitant la fanfare Antibalas).

Pas de cuivres donc, dans Total Life Forever. Des morceaux qui ont perdu leur raideur scientifique. Des tempos moins systématiquement épuisants mais un talent inné pour la polyrythmie. Des choeurs mieux placés et surtout une recherche de l’émotion trop absente d’Antidotes.

Prenez Spanish Sahara, morceau qui démarre tout lent, laisse la voix de Yannis explorer des hauteurs qui lui vont bien, avant qu’un coeur battant l’anime... Mais là où le titre devrait classiquement, ensuite, atteindre un paroxysme, les Foals jouent de montées et baisses de tension beaucoup plus touchantes.

Une partie du succès initial des Foals était une question de timing, le groupe arrivant juste au moment où les guitares africanisantes devenaient très mode. Le beau destin promis à Total Life Forever ne devra rien au hasard.

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