Accueil du site > Culture > Cd > LCD Soundsystem : 3e album sans faute

LCD Soundsystem : 3e album sans faute

Les New Yorkais de LCD Soundsystem, chantres du disco-punk, signent un excellent 3e album à l’énergie contagieuse

Les New Yorkais de LCD Soundsystem, chantres du disco-punk, signent un excellent 3e album à l’énergie contagieuse Successeur des acclamés "Sound of Silver" (2007) et "LCD Soundystem" (2005), ce troisième opus très attendu a été composé entièrement par James Murphy et enregistré en grande partie dans un manoir de Los Angeles, entre avril 2009 et février 2010.

Ce disque devrait être le dernier de LCD James Murphy le promettait dès 2005 et le répète en effet depuis des mois : après cet album et la tournée mondiale qui l’accompagne, LCD Soundsystem tirera sa révérence.

"Je m’étais promis d’arrêter à 40 ans. Je veux mettre ma vie en ordre. Avoir des gosses et être à la maison", explique simplement le punk tombé par hasard dans la danse à la trentaine. Intègre et têtu, rien ne semble pouvoir le faire dévier. "LCD Soundystem n’était pas destiné à être un groupe professionnel, c’était censé rester un truc d’outsider", insiste-t-il. "Et puis qui a sorti un quatrième bon album ?", demande-t-il régulièrement pour clouer le bec de ses interlocuteurs éplorés.

Tête de pont du label DFA de James Murphy, LCD Soundsystem, à qui l’on doit notamment les remarquables et remarqués "Daft Punk is playing at my house", "Losing my Edge" ou "North American Scum" qui ont modelé le son disco-punk de ces dernières années, ne décevra pas les fans avec ce qui est donc censé être le dernier tome d’une trilogie sans faute.

"Drunk Girls", premier single parti en éclaireur, démarre pied au plancher. Tout ce qui a fait leur succès est là : l’urgence primitive du punk, la fête des hanches du disco, les enluminures électro, la classe et la nervosité de Talking Heads, l’humour au vitriol des paroles.

Long de 65 minutes, "This is Happening" compte neuf chansons et est censé clore la carrière du groupe.

Le reste de l’album est à l’avenant, bourré de trouvailles et de surprises. Première facétie dès l’ouverture avec le titre "Dance yourself Clean". Long de 9 minutes, il éprouve les nerfs de l’auditeur en ne démarrant véritablement qu’à 3 minutes avec un synthé monstrueux et tient ensuite en haleine avec un rodéo étourdissant qu’on n’a pas fini d’entendre sur les dance-floors.

La surprise vient aussi du côté plus immédiatement accrocheur, plus mélodieux, de certains titres tels que "All I Want" ou "I can Change", points forts du disque avec les irrésistibles pépites afro-pop que sont "Pow Pow" et "Home".

Sur "This is Happening", Murphy creuse les mélodies et le chant Pour cet album, James Murphy avoue avoir cherché à être plus mélodique, et s’être poussé à écrire des morceaux qui ressemblent à "de vraies chansons", ce truc tellement "embarrassant".

De fait, on remarque surtout ses efforts pour chanter davantage qu’auparavant - écoutez "I can Change" et avouez qu’on pense un peu à Bronski Beat puis à Bono...(so embarrassing indeed). Le fait qu’il ait composé en même temps que ce nouvel album la B.O. du film "Greenberg" (sorti fin avril) qui contient sept titres vocaux, n’y est peut-être pas tout à fait étranger.

Pas question pour autant de faire de la guimauve ou des hits à la chaîne. Sur "You Wanted a Hit", un de ces brûlots sarcastiques dont James Murphy a le secret, il se "désole" d’ailleurs d’être incapable de faire sur commande une chanson qui cartonnerait en radio.

Bref, et c’est une bonne nouvelle, notre punk-funkster préféré semble ignorer qu’il est assis sur une mine de hit explosifs et se figure encore que ses tubes inusables sont au mieux des épiphénomènes underground. Et s’’il ne s’agissait que de fausse modestie, comme on se prend à le soupçonner, cela ne changerait rien à l’affaire : trois albums en 5 ans et trois sans faute, qui dit mieux ? En évitant la redite et la dilution, LCD part en beauté.

Concert jouissif au Bataclan Les concerts sont à l’avenant, comme la prouvé celui du samedi 8 mai, premier d’une double halte au Bataclan (Paris) en prélude à la sortie de l’album le 17 mai. Démarré en trombe avec un "US vs Them" devant un public fiévreux visiblement aux anges, le show ultra énergique a été crescendo, faisant couler les murs de sueur.

Une fois le récent single "Drunk Girls" expédié, Murphy et ses cinq musiciens n’ont pas ménagé leur peine pour faire grimper le mercure en enchaînant quelques unes des bombinettes de leurs deux précédents albums ( Daft Punk is playing at my house, Tribulations, Get innocuous, Yeah, Someone Great, Losing my Edge et Yr City’s a sucker).

Seul regret : leur étonnante timidité à présenter leurs nouveaux morceaux. Outre "Drunk Girls", ils n’ont finalement osé jouer que deux nouvelles chansons, les imparables "Pow Pow Pow" et "I Can Change", très bien reçus par le public qui a exulté tout du long. Le coup de grâce est arrivé avec le final mélancolique "New York I love you but you bringing me down" enchaîné avec grâce au refrain du hit mondial "Empire State of Mind" de Jay-Z.

"Merci Paris, nous jouerons à nouveau demain soir. Et nous reviendrons. Encore et encore et encore", a déclaré James Murphy au coeur du concert. Un petit signe qui laisse espérer mieux qu’une abrupte tombée de rideau ?

A noter que LCD Soundsystem est en couverture du magazine Tsugi du mois de mai avec en bonus un cd exclusif de onze titres sélectionnés par James Murphy qui donne une idée de ses influences, du punk au disco.

Album "This is Happening" (DFA/EMI) sortie le 17 mai

En ecoute : Drunk Girls

Réagir à cet article

1 Message

  1. Mutapop dit :

    Carrément ouf ! Le nouveau clip de LCD Soundsystem pour illustrer le sémillant premier simple de This is Happening, troisième album du vaisseau dance-punk-rock-wave de James Murphy. Drunk Girls est plus proche pour ma part du Boys Keep Swinging de Bowie circa 1979 que du White Light/White Heat du Velvet Underground. Mais qu’importe ! Le clip offre une sorte de happening délirant, entre snuff movie et les Marx brothers. James Murphy et ses potes en prennent plein la gueule et on se fend la notre franchement ! Du clip et du très bon et dirigé par Spike Jonze réalisateur prolifique de clips de qualité.

    Répondre à ce message