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Iggy Pop s’amuse sans muselière

Le rocker sexagénaire est actuellement en France pour revisiter les titres de son mythique « Raw Power ».

En 1976-1977, Iggy Pop enregistrait, en compagnie de David Bowie, deux de ses albums les plus marquants ( The Idiot et Lust for Life ) dans un studio français sis dans un château, à Hérouville (Val-d’Oise). Plus de trente ans après, Pop est de retour en France pour une série de dates estivales. La première d’entre elles était donnée vendredi soir, dans le cadre de la deuxième édition du festival Beauregard. Cette nouvelle manifestation a pris ses quartiers dans le parc du château de la commune d’Hérouville-Saint-Clair, en Basse-Normandie. Ce qui faisait s’interroger les musiciens du groupe de rock français Luke, croisés quelques heures auparavant. « Ce n’est pas ici qu’était installé le fameux studio ? » questionnait ainsi le chanteur Thomas Boulard. Ce n’est pas le cas, ce qui n’empêche pas ce jeune festival de s’affirmer déjà comme un rendez-vous incontournable des fans de rock et de pop. Forte du succès de la première, cette nouvelle édition présentait en têtes d’affiche le phénomène pop Mika et le monstre sacré du rock Iggy Pop.

C’est peu avant 23 heures que le chanteur monta sur la grande scène flanqué des Stooges:James Williamson (guitare), Scott Asheton (batterie), Steve McKay (saxophone, harmonica) et Mike Watt (basse). La rock-star américaine a réactivé cette mouture de la formation avec un cahier des charges précis : rejouer l’album Raw Power, pierre angulaire du pré-punk, initialement publié en 1973. Réédité luxueusement cette année, l’album fut à la fois l’acmé et la conclusion de la carrière du groupe formé dans la banlieue de Detroit (Michigan) à la fin des années 1960.

Postures félines ou canines

Iggy Pop avait remonté son groupe historique en 2003, avec son premier guitariste Ron Asheton, le temps de concerts mémorables et d’un album oubliable. La mort de celui-ci l’a incité à faire appel à son remplaçant James Williamson, jeune retraité de la Silicon Valley, compositeur des chansons de Raw Power. Dès les deux premiers titres (Raw Power et Search & Destroy), le chanteur fait mentir l’état civil qui lui donne 63 ans. Torse nu, il régale les 17 000 spectateurs de la clairière d’une sauvagerie qui a fait de lui un des meilleurs performers du rock, avec Mick Jagger et Jim Morrison. Crinière grise, son appuyé, Williamson semble ravi de reprendre du service derrière son ancien employeur. « Bon fucking soir » lance l’Iguane avant de faire tournoyer le micro au-dessus de sa tête comme un lasso. Faute de se jeter dans le public comme il l’a fait pendant des décennies, Iggy invite désormais une dizaine de fans à monter sur scène pendant Shake Appeal.

Malgré une hanche défectueuse, Iggy Pop n’a pas renoncé à une gestuelle qui défie les lois de la science. Pendant que ses complices délivrent de grandes rasades d’une formule sauvage et racée, le vieux pirate prend tour à tour des postures félines ou canines. En particulier sur I Wanna Be Your Dog, qu’il entame en aboyant, à quatre pattes, et dont il prend soin de traduire le titre (« Je veux être ton chien »). Tiré du premier album des Stooges, ce titre, tout comme No Fun, exécuté avec brutalité, rappelle le pionnier qu’il a été. Souvent dévoyée, l’expression « bête de scène » reprend tout son sens à chaque fois qu’Iggy Pop monte sur les planches.

Iggy Pop & the Stooges le 5 à Monaco (Palace du Palais), le 7 à Paris (Olympia), le 10 à Argelès-sur-Mer (Les Déferlantes), le 12 à Istres (Les Nuits d’Istres), le 14 à Lyon (Les Nuits de Fourvière), le 21 à Biarritz (Big Festival).

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