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Increvables Kill The Young

Deux ans après la sortie de son premier opus éponyme, la fratrie mancunienne élevée au foot et à la bière revient avec l’impétueux "Proud Sponsors of Boredom" et passe haut la main la difficile épreuve du deuxième album.

Les fratries de musiciens ont toujours eu la côte. Des terribles frangins Gallagher aux bombes du clan Kings of Leon, des Bee Gees aux Beach Boys, les groupes de frères suscitent systématiquement plus de curiosité qu’un groupe formé sur les bancs de l’école ou au comptoir d’un pub. Allez savoir pourquoi, ces fratries si spéciales soulèvent toujours une flopée de questions aussi stupides ("ça vous fait quoi d’être frères ?") qu’inutiles ("tu trouves qu’ils se ressemblent ?"), d’interrogations improbables ("tu crois qu’ils couchent avec les mêmes filles ?") et inspirent des fantasmes parfois peu avouables ("je coucherais bien avec les trois"). Outre cela, les fratries font vendre : que dire de la gentille guéguerre qui oppose depuis des années les deux frères d’Oasis ? Sources de split chez les autres -"ils ne se seraient jamais séparés s’ils avaient été frères" avait déclaré Liam Gallagher à propos du divorce final des Libertines-, les conflits servent au contraire les groupes de frangins en alimentant le buzz autour d’eux. Technique imparable.

Depuis leur formation, les Kill The Young ont bien compris que porter le même nom était un avantage non négligeable. En faux frères ennemis, Tom, Dylan et Olly Gorman ont vite appris à feindre les disputes devant les journalistes et pratiquent désormais allègrement le "fuck off cunt" sur scène. Pas joli-joli mais efficace.

Avec un premier album attrape-minettes sorti uniquement en France en 2005, les Mancuniens avaient conquis une bonne partie du public (féminin) hexagonal. Inconnus dans leur propre pays, les trois Anglais venaient, grâce à Kill The Young, de réussir l’exploit d’être l’un des premiers groupes de rock britannique à être plus connus en France qu’Outre-Manche.

Après deux ans de tournées interminables, les frangins Gorman sont aujourd’hui de retour avec un nouvel opus plus sombre et surtout plus musclé. Tout comme les frères Followill de Kings of Leon, les trois Kill The Young ont pris de la bouteille (de bière) et ça s’entend. Premier single extrait de l’explosif Proud Sponsors of Boredom, We Are The Birds And The Bees And We Are the Telephone Trees (à découvrir en clip sur les inrocks.com) flirte sans complexe avec l’electro-rock tout en restant fidèle aux grosses guitares enragées du premier album. Et enragée, la fratrie l’est sûrement encore plus qu’avant : le trio aux slogans qui claquent excelle lorsqu’il s’agit de parler de son pays natal, de ses légendes et de ses dérives (Saturday Soldiers, Television Show). Au final, Proud Sponsors of Boredom semble moins naïf, plus maîtrisé que Kill The Young. Débarrassé de leur étiquette d’ados révoltés -précisons quand même que l’aîné des frères Gorman avoisine les trente ans-, le trio s’apprête déjà à retourner sillonner inlassablement les routes de France, d’Allemagne, d’Espagne et d’Italie. Increvables ces jeunes…

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www.killtheyoung.com