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Rachid Taha : nouvel album

Rachid Taha en 2005 c’est un nouveau look et des nouveaux sons, mais toujours les mêmes interrogations en toile de fond : des questions d’engagement, de révolte, de respect et d’identité.

Sur la pochette de son nouvel album, chevelu et barbu, Rachid Taha évoque au choix un père de famille tombé du lit, un évadé de Guantanamo ou un prophète protéiforme, compatible avec n’importe quelle religion monothéiste ! Naturel, négligé ou mystique, chacun y voit ce qu’il veut selon l’état d’esprit. Joueur et volontiers provocateur, l’artiste embrouille les pistes à plaisir. Au fil du temps, il avait déjà tenté le blond peroxydé, le look bohème, le sourire carnassier, la gomina années 30. Du style et de l’humour, toujours. L’apparence n’est qu’un jeu. Au-delà, pourtant, la recherche est réelle et bien plus profonde. Depuis un peu plus de 20 ans et huit albums (six en solo et deux en groupe) Rachid Taha approfondit ses racines, développe ses cultures, apprend à donner le meilleur de ses multiples facettes, se réinvente sans jamais se perdre. Né à Oran, débarqué en France à l’âge de 10 ans, c’est à Lyon, avec Carte de Séjour, au début des années 80, qu’il a signé son acte de naissance musical, à l’époque des Starshooter et autres apprentis punks à la française ! Si Carte de Séjour est passé à la postérité grâce à une reprise (« Douce France » de Trenet), Rachid Taha en solo s’est fait un nom sur ses propres titres. Épaulé sur l’ensemble de son parcours par Steve Hillage, musicien et producteur anglais, complice attitré, accoucheur hors pair, il s’est imposé comme l’un des plus créatifs et des plus imaginatifs des artistes de sa génération. Pionnier dans la juxtaposition de traditionnel et de rock, il a également été précurseur dans l’apport de nouveaux sons, conservant sa base de prédilection et la déclinant au goût des saisons en soul, groove, acid-jazz, trip-hop, electro ! Question reprise il a remis ça cette année. Et cette fois c’est un hommage. Hommage à un autre rocker, adepte de social et de mélanges culturels, auteur des premières fusions rock/reggae : Joe Strummer, leader du Clash, récemment décédé. Le morceau repris, « Rock The Casbah », retouché par Brian Eno, est une bombe ! Passages évanescents, presque planants ou derboukas endiablées, guitares aux abois limites heavy metal, mandole, violons et machines ! Taha, jamais tiède, souffle le chaud brûlant (fulgurant et vaguement martial) et le chaud sensuel, doux comme un poème. Sur scène comme sur disque, il dégage un maximum d’énergie positive, quelque chose qui donne envie de bouger, des neurones à la pointe des pieds. Comment va le monde et particulièrement ses deux mondes à lui, ce mélange d’Afrique et d’occident ? Chocs religieux, chocs politiques, incompréhension, dénonciation des extrêmes quelques qu’ils soient, Rachid Taha est toujours du côté des opprimés, avec l’envie de réveiller les avachis !

Dernier album : Tékitoi (Barclay, septembre 2004)

site officiel http://www.rachidtaha.com